Propriété collective et propriété privée des terres au Nord de l’Argentine et au Sud de la Bolivie (XIXe et XXe siècles)
Résumé
Au XIXe siècle, chez les élites criollas de l'Amérique latine, l’essentiel du débat à propos des droits des Indiens sur la terre — lorsque ce débat s’est ouvert —, a eu pour objectif de déterminer la nature de ces droits durant la période coloniale espagnole (propriété pleine, propriété utile ou simple usufruit). En effet, la légitimation des entreprises de désamortisation et d’expropriation s’appuyait sur l'interprétation du statut juridique des terres des communautés indiennes pendant la période espagnole, et en particulier sur la distinction entre propriété éminente et propriétéutile.
Pour approcher la question nous avons choisi deux espaces nous permettant de développer une perspective comparatiste, au sein de deux États-nations actuels (l’Argentine et la Bolivie). Ces deux territoires constituaient à l’époque espagnole une seule région, faisant partie d’une même juridiction et ayant une certaine homogénéité. Ce choix nous a permis de distinguer les transformations produites par deux politiques nationales et républicaines distinctes.